Le Prince d'Eté de Alaya Dawn Johnson

Informations :
Auteur : Alaya Dawn Johnson
Titre VO : The Summer Prince
Edition : Robert Laffont - Collection R
431 pages
17,90€

Quatrième de Couverture : 
Sur la côte de ce que l'on appelait jadis le Brésil, ce sont les femmes qui dirigent la légendaire ville-pyramide de Palmarès Três. La reine ne cède le pouvoir qu'une fois tout les 5 ans, à un Roi d'été dont l'histoire enfievrera la cité l'espace d'une année.
Pour June Costa, la vie n'est qu' Art. Ses oeuvres impressionnent ses professeurs autant que ses camarades. Elle rêve de remporter le prestigieux trophée de la reine. Un rêve qu'elle n'avait jamais remis en question... jusqu'à ce qu'elle rencontre Enki.
Fraîchement élu roi d'été, Enki est le garçon dont tout le monde parle. Mais lorsque June le regarde, elle voit bien au delà de ses fascinants yeux d'ambre et de sa samba ravageuse: elle reconnaît en lui un artiste total. Follement amoureuse, June décide alors de créer avec lui un chef d'oeuvre qui restera gravé à jamais dans les mémoires.

Mais le temps leur est compté. Car, comme tout les rois d'été qui l'ont précédé, Enki va devoir être sacrifié.

Mon Avis :

Ce livre m'intriguait, avant tout parce que c'est un one shot et que ça se fait trop rare et ensuite parce que l'univers m'a semblé unique et presque hors du temps ... J'ai été émerveillée, je n'aurais pas été contre d'autres tomes (pour une fois).

4 saisons. Une année. Un roi. Le roi d'Eté.

Palmares Três est une ville, un royaume régit par les femmes. Une société matriarcale où un nouveau roi fait son apparition tous les cinq ans pour ensuite être remplacé par un roi d'Eté qui ne vivra qu'un an. Une société matriarcale qui pense tirer partie des erreurs de l'humanité et de l'homme qui a régit le monde à son propre détriment.
2 jeunes. June, élève et artiste en herbe. Enki, roi d'Eté. Deux jeunes personnes, deux avenirs, deux chemins, deux destins croisés pour qui tout va basculer avec cette même passion et envie qui les anime. 

Ce livre je l'attendais pour diverses raisons et ce livre a fait tourner ma tête pour diverses raisons. Chronique d'une lecture coup de coeur qui s'est terminé sur un waaaw (oui oui avec trois A).

C'est tout à fait le genre de récit avec lequel on ne sait pas trop à quoi s'attendre et c'est tout ce dont j'avais besoin. Comme la préface de Scott Westerfeld le dit si bien, ce livre a un monde unique : imaginaire et si réel à la fois. L'univers est reconstruit sur l'ancien Rio de Janeiro, mais dans une structure complètement différente régie par des secteurs qui contiennent des personnes de différents degré d'importance dans la société. Enki vient du Verde, le coin des pauvres, le coin qui pue littéralement dû à sa proximité avec les algues. June, quand à elle, vient d'un coin plus classé étant donné que sa belle-mère est une Grande (personnage politique). Chaque "commune" ayant sa classe de population allant de la plus riche a la plus pauvre.

On a droit, ici, à un bouillon de culture post brésilienne qui ajoute une valeur assurée au texte. A commencer par l'élection du Roi qui est un évènement à part entière dont le peuple est participant dans la mesure où c'est lui qui élit le Roi pour son année, même si la fin du mandat lui sera fatal. A chacun de laisser son emprunte dans l'histoire. Ensuite l'auteur laisse une emprunte très latino qui nous donne envie de plonger dans l'univers, de vivre ce que vivent les personnages et de danser avec eux.

Mais plus que cela, l'auteur arrive à pousser son lecteur à la réflexion avec l'omniprésence de l'électronique et de la technologie dans le monde de June. Notamment par la surveillance via les bots. Certes Palmares Três limite au maximum la technologie sur l'humain, mais on en vient à comprendre que les modifications corporelles et technologique sont des usages courants dans les autres pays alentours ... Faisant des gens des prisonniers de la vie technologique. Les emprisonnant tout en les coupant de la beauté de la réalité. Chose qui prend le pas autour de nous, tout le monde est interconnecté et la communication n'a jamais été aussi mauvaise qu'à présent. 

Un livre et une intrigue prenante, un sujet engagé qui fait réfléchir mais surtout une chute qui vous donne envie de recommencer le livre tant on ne s'y attend pas. J'en redemande, sauf que oui mais non, c'est un one-shot. Donc mon waaaw en refermant ce livre peut se conjuguer au coup de coeur sans piquer aux yeux.

L'auteur nous a également offert deux personnages passionnés et forts. Deux jeunes prêts à tout pour partager leur message au travers de leur complicité.
June est une jeune fille comme une autre animé par sa passion. Un art particulier et qui ne plaît pas toujours, mais une empreinte bien à elle. Elle se cherche et son parcours est digne du parcours du combattant, entre son opinion et son projet qu'elle met en route et dont elle sait qui fera des émules. Mais ce qu'elle ignore ce à quoi tout son parcours va l'amener. 
Le personnage qui m'a fait vibrer est et restera Enki. Il s'est porté candidat pour être Roi d'Eté tout en étant conscient de ce qui l'attendrait l'année d'après. Fort d'idéaux, il foncera et prendra son mandat comme une occasion de faire passer un message fort pour son secteur et la politique matriarcale en cours. Vivant, attachant et mystérieux, Enki a tout du mâle potentiel. Vous savez ? Celui qu'on aimerait bien voir pour de vrai mais qu'on sait que c'est pas possible.
Carpe Diem est le motto de ces personnages. Entre action, complicité et amour les personnages ont de quoi pousser à réfléchir. 

Un livre prenant et hors du temps. Un ovni sorti de nulle part qui vous enlevera emmènera aux confins de l'originalité tout en y ajoutant ce qu'il faut de réflexion. L'auteur m'a laissé un goût de trop peu, de reviens-y. J'ai fermé ce livre en me disant waaaw. Je pense donc pouvoir le considérer comme un coup de coeur que j'aurais aimé pouvoir prolonger au travers d'une suite. Des idées, des idéologies et surtout une construction d'intrigues à vous prendre aux tripes. On connaît l'issue finale, mais la connaît-on réellement ? Autant de petites choses qui feront basculer le récit vers un waaaw, comme pour moi.